Bara prend le large - Du comic strip à la peinture
Vernissage le jeudi 11 avril 2024 de 18h30 à 20h30
Guy Bara (à l’origine Guy Willems), né en 1923 à Riga, est décédé à Marseille en 2003 après avoir dessiné, entre autres, plus de 13.000 strips de « Max l’explorateur ».
Sa vie ne pourrait être mieux évoquée qu’à travers ses propres mots * et l’humour qui le caractérisait, lui et son œuvre :
« Il passe sa jeunesse à voyager et rentre en Belgique peu avant la guerre pour y poursuivre quelques études. Pendant un an, il sera voisin de banc d’école d’André Franquin. Tous deux se destinaient pourtant à un métier sérieux.
Entré à l’Université de Louvain pour y suivre les cours d’archéologie, il en ressort rapidement car une convocation à la Gestapo le fait disparaître jusqu’à la fin du conflit.
La Belgique étant redevenue libre, il fonde Le Faune, mensuel artistique et littéraire. Un an plus tard, disparition du journal qui comptait plus de collaborateurs que de lecteurs.
Pendant une courte période, Bara essaiera divers métiers : chef de publicité dans un grand magasin qui a fait faillite, tourneur dans une usine de moteurs qui ont certainement explosé et enfin directeur d’une troupe de majorettes qui furent à l’origine de sa misogynie.
Le hasard de ses lectures lui fait découvrir un album du dessinateur anglais Ronald Searle. C’est l’illumination : il sera dessinateur humoriste. Installé à Paris en 1950, il collabore à de nombreux hebdomadaires français. Un rédacteur en chef parisien lui reprochant le côté anglo-saxon de son humour, il envoie ses dessins au journal londonien Punch. Il devient le premier dessinateur « continental » de cette vénérable institution britannique.
En 1954, il crée, pour France-Soir, la bande dessinée quotidienne « Sam l’Explorateur ». Le rédacteur en chef de l’époque se prénommant Sam, la bande dessinée paraîtra sous le nom de « Max l’Explorateur ».
En 30 ans, Max l’Explorateur a été la bande dessinée européenne la plus publiée dans le monde, de l’Europe à l’Asie en passant par l’Afrique. Le personnage a été le héros de deux histoires complètes dans Spirou et de nombreux gags en une page dans Tintin.
Bara a partagé sa vie avec trois épouses successives, sa fille Olivia et cinq cockers. »
L’exposition présente, à travers des œuvres originales issues d’une collection privée, le Bara hilarant de « Max l’Explorateur » mais aussi le peintre aux couleurs vives, tantôt drôle, tantôt tendre qu’il était en secret.
* texte écrit en 1994